La chemise à rayures club, "le col blanc" - 08

La chemise à rayures club, "le col blanc" - 08

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Certains devineront dans ce modèle un clin d’œil à Patrick Bateman ou Gordon Gekko, d’autres préféreront y voir une référence au style des frères Shelby ; et tous auront raison. Et pour cause, les influences sont multiples ici, et nombreuses sont les inspirations. Si l’association des rayures verticales et du col contrastant évoquent manifestement le style « Wall Street », attirail quasi-officiel des traders dans le New-York des années 70 et 80, ce col club aux pans arrondis rappelle quant à lui l’élégance anglaise du début du XIXème siècle. Parfois appelé col « Eton », référence directe au collège de la ville britannique éponyme dont il couronnait l’uniforme, son élégance et son raffinement en ont fait un des modèles les plus fameux de l’histoire de la chemiserie. Porté en triomphe pendant plus d’un siècle jusqu’à son apogée au cœur des années 20, ses pointes arrondies disparaîtront peu à peu de la circulation pour céder la place à des dessins nettement plus anguleux. Ce n’est que récemment que le col club trouvera une seconde jeunesse, propulsé sur le devant de la scène par la série Peaky Blinders.


Avec un pied de part et d’autre de l’Atlantique, cette chemise rayures club mélange les genres avec science, sortant des livres d'histoire de l’habillement certaines de ses plus belles lignes. Au croisement de la sobre élégance anglaise et de l’excentricité d’un Wall Street galvanisé par l’effervescence des marchés, à la confluence du raffinement et de l’extravagance, entre la nostalgie et l’avant-garde, notre « Col blanc » est proprement unique. Hybride ? Sans doute. Mais pas que !

Le « col blanc » est de retour, en popeline de coton signée Thomas Mason

Nous vous avons parlé du col, et ceux d’entre vous qui connaissent la maison savent combien nous aimons le travailler. Celui-ci est blanc et suffisamment généreux pour accueillir une cravate selon votre humeur. Contrairement aux chemises adorées des traders, les poignets ne sont pas contrastants ici. N’en déplaise au loup de wall street qui sommeille en vous, nous ne voulions pas pousser trop à fond le curseur du pittoresque. Ces derniers sont donc travaillés dans la même matière que le corps de la pièce et fermés par des boutons en os véritable qui ne sont pas sans rappeler les traditionnels boutons de manchette (la lourdeur du poignet mousquetaire en moins). À propos de matière, il s’agit ici d’une magnifique popeline de coton d’une densité de 120 grammes au mètre carré. Il s’agit donc d’une toile plutôt légère, alliant à la souplesse et au soyeux de la popeline la douceur et la respirabilité du coton. Il ne vous aura pas échappé que le tissu en question est rayé, délicieusement rétro, permettant par des zébrures blanches et bleues de tempérer l’aspect formel de la pièce.

Si les poignets arrondis, la gorge française, les coutures 7 points au centimètre et les boutons en nacre cousus en zampa di gallina trahissent notre amour pour l’univers de la haute-chemiserie, ces rayures détonantes apportent une fougue et une vitalité bienvenues. Finalement, elle saura capitaliser sur cette double identité pour emmener vos tenues vers des sommets de sophistication ou pour y apporter un peu de grain, d’exubérance et de personnalité. En tout état de cause, nous l’avons dessinée plutôt longue et ajustée, raison pour laquelle nous vous conseillons vivement de la porter dans le pantalon. Élégance oblige.

Élégante et délicatement rétro

Il n’aura échappé à personne que notre chemise “col blanc” est une pièce assez forte. Pour l’apprivoiser, il faudra agir en conséquence et l’entourer de vêtements moins farouches. Un costume sobre, dans des tons plutôt sombres, peut par exemple constituer une option efficace. Sans être impossible, l’association avec un jean ou un chino est plutôt délicate, l’aspect satiné de la popeline se marie mal avec la rugosité des toiles en sergé. À l’inverse, un beau pantalon de flanelle grise révélera tout le potentiel de la chemise dans un contraste heureux. En haut, vestes et blazers lui iront bien au teint, de même que les cardigans à col châle répondant savoureusement à la rondeur du col club. Concernant la cravate, son port ne dépend que de vous !

Comment entretenir la chemise à rayures club?

Un mot sur le nettoyage ? Allons-y. Cette chemise rayures club en édition limitée est très facile d’entretien. Pour la laver, placez-là en machine sur l’envers (boutons détachés) avec des couleurs similaires et lancez un programme à 30°C. Côté essorage, misez sur 400 à 600 tours / minute maximum, ce qui est largement suffisant sans être trop violent pour les fibres de coton. Ceci fait, laissez sécher votre chemise sur un cintre en bois, ce qui aura le mérite de lui donner une belle forme et de préparer le repassage. Pour la lisser, un coup de fer à 150-160°C lui rendra son lustre en attendant votre prochaine sortie. Le tour est joué !

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