L’entretien d’une chemise est un art dont on n’envisage pas forcément tous les enjeux. Pour bien porter celle-ci et pour la porter autant qu’on le souhaite, il convient de la laver selon une méthodologie particulière. Voici donc quelques conseils en la matière, avec la collaboration de Nicolas de Bronac, fondateur des pressings Sequoia. Ils savent y faire de ce côté puisque la chaîne possède aujourd’hui 57 boutiques qui chacune traite quelques 1000 chemises par mois. Bonus: chez Sequoia, le traitement des vêtements se fait sans perchloréthylène, ce solvant cancérigène utilisé depuis des lustres par bon nombre de blanchisserie. La chaîne de Nicolas utilise au contraire des solvants en silicone liquide, inodore et incolore, qui sont recyclés, tout comme l’eau des machines.
Chez soi
• On n’y fait jamais trop attention, mais à force de porter et de reporter une chemise sans la laver, de minuscules dépôts de gras sécrétés par le corps finissent par accrocher le col et les extrémités des manches. Ces taches incrustent et mangent les fibres, au point qu’à l’heure de laver enfin sa chemise, celle-ci risque de se déchirer. « À la moindre goutte d’eau de lavage, tout peut péter, explique Nicolas de Bronac. Il faut avoir le réflexe de laver sa chemise régulièrement, même si on n’a pas de tache particulière. On allonge ainsi la durée de vie de son vêtement. »
• Qu’il s’agisse d’une marque de transpiration ou bien d’une vulgaire tache de graisse après un repas endiablé, il est important de démarrer l’entretien de sa chemise par un pré brossage. Cela sert à entamer l’épaisseur de la tache. Il faut alors tremper une petite brosse à ongle, de celles vendues dans n’importe quelle droguerie, dans une préparation maison faite d’eau et de savon de Marseille, et de passer alors légèrement sur les endroits attaqués de sa chemise. Les collaborateurs des pressings Sequoia, eux, s’occupent de ces taches au moyen d’une brosse en soie pour les pièces en laine, et d’une brosse en nylon pour celles en coton.
" Il faut avoir le réflexe de laver sa chemise toutes les semaines, même si on n’a pas de tache particulière. On allonge ainsi la durée de vie de son vêtement."
• Pour laver ses chemises en coton en machine, il est absolument nécessaire de ne jamais dépasser une température de trente voire quarante degrés. “Si on augmente, le coton va chauffer et les mailles vont se resserrer. La fringue va rétrécir et là, c’est foutu », prévient Nicolas de Bronac. Le choix de lessive est également déterminant. Les marques bas de gamme contiennent des actifs qui ne fonctionnent pas tout à fait à basse température. Il faut donc savoir mettre le prix sur une lessive, comme on le fait pour n’importe quel bon produit que l’on aime.
• C’est une règle incontournable: on ne doit jamais faire sécher sa chemise mouillée sur un cintre. Jamais. Avec un cintre en métal, des taches rouges, de rouille, peuvent rapidement apparaître. Avec un cintre en bois peint, des traces de peinture peuvent déteindre sur la chemise. L’idéal est de poser sa chemise à cheval sur un étendoir. Mieux encore: s’il s’agit de ne faire sécher qu’une seule chemise, on peut l’étendre de tout son long sur l’étendoir.
• C’est un accroc courant: un coup de fer à repasser qui dure une seconde de trop et la chemise se pare d’une vilaine tache rougeâtre. Brûlée. Pour éviter le pire, une astuce consiste à placer entre son ustensile et son vêtement un chiffon fin ou une vieille chemise. “Cela permet aussi d’éviter que des taches blanches apparaissent à cause des morceaux de calcaire qui traînent sous le fer avec le temps », ajoute Nicolas de Bronac.
Au pressing
• À cause de sombres histoires au cours desquelles on ne fait jamais trop attention, il arrive que l’on se retrouve avec d’énormes taches sur sa chemise. De peinture, de vin ou encore de sang. Aussi, au lieu de jouer aux apprentis blanchisseurs, il vaut mieux courir le plus vite possible chez son pressing. Dans ces cas-là, le temps est toujours compté: si on attend trop, la tache incruste la fibre et la teinte pour de bon. “Il faut vraiment éviter de se servir de produits détachants et nous amener très vite sa chemise, insiste Nicolas de Bronac. En agissant rapidement, un bon pressing a 99,9 % de chance de rendre la pièce comme neuve.”
• Le passage au pressing est également une nécessité pour les chemises en flanelle ou autres mailles. Tachées, celles-ci doivent passer dans des machines à sec, et il n’y a que les pressings qui en possèdent. « À froid, même avec une lessive géniale, ce serait du suicide », frissonne Nicolas de Bronac. Chez Sequoia, les machines à sec sont de hauts tambours vrombissants qui fonctionnent donc avec du silicone liquide, un produit biodégradable qui glisse entre la tache et la fibre tout en lissant le vêtement comme s’il était automatiquement repassé.
Une fois que sa chemise est lavée et repassée, il faut maintenant affronter une dernière montagne. Un exercice terriblement périlleux que peu de gens maîtrisent: le pliage. Ici, les pressings auront toujours un avantage sur les particuliers. Avec ce carton calé sur le dos du vêtement que l’on utilise en magasin, il est de fait toujours plus facile d’obtenir une forme droite, carrée, prête à être glissée dans une commode. Ceci dit, il existe une autre solution, plus simple et qui ne nécessite aucune dépense, pour maintenir la forme de sa chemise: la poser sur un cintre. Pas bête, oui.