Ce n’est un secret pour personne, l’industrie de la mode a encore quelques efforts à faire afin de devenir plus vertueuse. Il est important de rappeler que de nombreuses initiatives se développent aujourd’hui pour faire face aux problématiques auxquelles elle est confrontée.
La perte de matière à la découpe
L’une de ces problématiques est la perte de matière liée à la découpe des tissus au moment de la confection. Première étape du processus de confection, la découpe des rouleaux de tissus suit les patronages réalisés par les designers des marques clientes. Cette étape a longtemps entraîné une importante perte de matière. Les patronages, en effet, ne sont pas toujours pensés de manière optimale pour utiliser toute la matière disponible et les lambeaux restants, trop petits pour être utilisés sur d’autres pièces, sont donc inutilisables en l’état. Selon le site internet Refashion, cette étape de la découpe entraînerait mondialement la perte de 60 milliards de m2 de tissus. Un chiffre pour le moins conséquent, pouvant être reformulé de la manière suivante : entre 20 et 30% de la matière est perdue à la coupe, en moyenne. Et quand on envisage les effets connus, en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de la production des tissus, de l’élevage, du transport, mais aussi, une fois la filature passée, de la confection des tissus elle-même, la perte est en réalité conséquente (voir notre bilan carbone là-dessus pour comprendre toutes les étapes).
Que faire de ces tissus ?
Dans son livre Une mode éthique est-elle possible ? La sociologue Madjouline Sbai explique que ces chutes de tissus sont soit jetées, soit effilochées pour être transformées en chiffons d’essuyage ou en isolant d’habitation.
Une partie de la réflexion sur l’économie circulaire consiste à trouver des moyens de limiter la perte de ces chutes. Plusieurs solutions sont en cours de développement dont notamment la création de machines de découpes au laser permettant de suivre des patrons et des formes extrêmement précis. Ces patrons sont pensés pour s’encastrer les uns dans les autres, optimisant ainsi au mieux l’utilisation du tissu. Nous en faisons déjà bon usage avec nos partenaires.
La perte de la matière pour respecter les minimums de production
Les ateliers de confection ont souvent des minimums de commande en production, ce qui leur permet de rentabiliser leur chaîne de production. Les marques font confectionner une certaine quantité de produits et, pour diverses raisons, ne consomment pas toujours tout leur stock de tissus (trésorerie, mauvais calcul dans la production). Il arrive alors que certains rouleaux de tissus n’atteignent pas les quantités nécessaires au minimum de production requis, et qu’ils restent donc « dormants » dans les ateliers. Ces fins de rouleaux non utilisés finissent ainsi souvent par être jetées. Des entreprises comme Nona-Source, revalorisent et encouragent la réutilisation créative des ressources existantes inutilisées, comme ces stocks dormants.
L’upcycling, façon Hast
Face à ce problème, d’autres solutions existent aussi, comme l’utilisation des chutes de tissus pour confectionner d’autres types de produits qui nécessitent moins de métrage. C’est ce que nous avons voulu faire en utilisant les chutes des tissus de nos chemises pour faire nos caleçons « upcyclés ». En 2019, nous avons donc pensé nos premiers caleçons avec des tissus à l'origine destinés à la production de nos chemises. Il s’agit de développer une forme d’upcycling, ce procédé qui signifie littéralement « recycler par le haut » consiste à créer de la valeur nouvelle avec des matériaux dont on ne se sert plus, d’utiliser de la matière non utilisée et ayant vocation à être jetée.
Cette saison, nous avons décidé de retenter l’expérience en achetant cette fois ces stocks formants chez l’un de nos fournisseurs. L’idée d’utiliser ces stocks pour nous permet de participer à la circularité de l’économie, et de continuer ainsi, à nous engager pour une mode plus vertueuse.
Découvrir nos caleçons upcyclés.