Quelle est l'origine de la veste pour homme ? Son histoire ? Son évolution ? Si la veste donne l’impression d’escorter les hommes depuis la nuit des temps, voilà seulement deux siècles qu’elle épaule ces Messieurs sous sa forme moderne. Véritable pilier du vestiaire masculin classique, nous devons sa diffusion - sinon son émergence - à un certain George Bryan Brummell, « Beau » de son surnom. Premier des dandys et arbitre des élégances sous la Régence anglaise, c’est à lui qu’on prête en effet la substitution du costume au traditionnel habit d’apparat. Élément supérieur de cet uniforme désormais universel, la veste n’a cessé de changer depuis, tout en restant semblable : une pièce à manches longues, boutonnée sur l’avant et ouverte sur le torse.
Chez Hast, dont la vocation première était de proposer des chemises responsables au prix juste, l’idée de concevoir une veste a rapidement fleuri. Et pour cause, l’histoire comme les esprits raffinés peinent à imaginer l’une sans l’autre. Considérant ses racines, son évolution et son entente avec la chemise, nous avons décidé d’inclure ce monstre sacré à notre vestiaire ; nous avons développé la gamme avec l’application et l’humilité que vous savez.
Le respect d’un artisanat d’exception
Si la paternité du costume moderne (et de sa veste associée) revient à Beau Brummell, il ne serait pas indécent d’inclure l’art tailleur à la liste de ses descendants. De fait, l’influence stylistique de Brummell sur une couronne qui était elle-même la plus influente du monde en ce temps-là a très largement diffusé une certaine « science de la confection ». Institutionnaliser une silhouette nouvelle n’était pas tout : il fallut qu’autour du monde des artisans œuvrent à lui donner corps, prenant modèle sur les maîtres de Savile Row. Ainsi, des ateliers germèrent un peu partout, habillant sur mesure les hommes et les garçons pendant de longues décennies, sur un modèle purement artisanal.
Ce n’est qu’au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, avec le développement du prêt-à-porter (calqué sur le « ready-to-wear » nord-américain), que la confection à la main s’évapore au profit de la production massive industrialisée.
Depuis lors, plusieurs modèles cohabitent :
- le prêt-à-porter, qui représente l’immense majorité du marché, propose des vestes produites à l’aide de patrons standardisés et de matières pré-sélectionnées.
- la demi-mesure, qui permet d’ajuster un patron standardisé aux mesures d’un client pour la confection de sa veste.
- la grande-Mesure (aussi appelée « Bespoke »), qui implique la création d’un patron personnalisé aux mesures exactes du client, pour mettre au point une veste parfaitement ajustée à sa morphologie et à sa posture.
Comme vous l’imaginez, le prix va croissant d’une option à l’autre ; et le sur mesure qui était autrefois la norme n’est aujourd’hui accessible qu’à la clientèle du luxe. En tout état de cause, Hast aborde cette pièce mythique avec beaucoup d’humilité, consciente des différences entre une veste de prêt-à-porter et une création artisanale en grande-Mesure. Ceci dit, les progrès techniques du XXIème siècle actualisent plus que jamais le récent adage : « Mieux vaut un bon prêt-à-porter qu’un mauvais sur mesure ».
Avec la même rigueur apportée au choix de nos matières premières, à la sélection de nos partenaires européens, à la justesse de nos coupes, à la pertinence de nos palettes chromatiques et à la responsabilité de notre chaîne de production, nous élaborons nos vestes comme nos chemises référentes et le reste : avec soin, honnêteté et passion.
L'histoire de la veste
Depuis son acte de naissance dans les années 1800, la veste telle que nous la connaissons a toujours préféré les évolutions aux révolutions. À cet égard, le 20ème siècle est particulièrement représentatif de cette formidable puissance de mutation, entre innovation et fidélité.
Avant 1925, la veste reste assez longue, affiche généralement 3 ou 4 boutons, se satisfait d’épaules étroites et rondes et cherche encore la place idéale pour ses poches.
Le couturier Jean Patou en 1924
Jusqu’au second conflit mondial, la silhouette se structure davantage : les vestes raccourcissent, les épaules se rigidifient et les poches tombent inexorablement en bas de pièce.
Bulletin Officiel de la Mode, ca 1930
Après la Guerre, le temps de l’opulence retrouvée marque l’avènement des vestes raides et presque « carrées » : les épaules sont très larges, la taille peu marquée, les revers relativement larges et les boutons toujours doubles ou triples.
Gregory Peck dans « L’homme au complet gris », 1956
À l’inverse, les années 60 sonnent le glas du volume et de l’épaisseur pour les vestes : elles raccourcissent comme jamais auparavant, les revers mincissent drastiquement, les boutons s’abaissent, la taille est nettement plus pincée et les épaules semblent réduites de moitié.
Sean Connery en James Bond dans « Goldfinger », 1965
Nouveau revirement dans les 70’s, dont vous connaissez probablement l’allure devenue culte. Les vestes s’allongent à nouveau, les revers s’élargissent considérablement, les trois boutons disparaissent et les épaules marquées reprennent du service. Surtout, la couleur et les motifs font une entrée des plus fracassantes.
Lookbook de la marque Sears, 1977
Plus proche de nous, les années 80 et leur célèbre « powersuit » ont marqué toute une génération. Ici, la tendance est à l’abaissement généralisé. Revers, boutons, poches, épaules : tous ont l’air de subir de plein fouet les effets d’une gravité retrouvée après une décennie passée en lévitation.
À peine caricaturale, la tenue de Léonardo Di Caprio dans « Le loup de Wall street » illustre cette tendance.
Dans les années 90, les lignes s'équilibrent davantage avant de retrouver, au début de notre siècle, les proportions fines et minces des 60’s.
Ainsi va la mode, cyclique et vorace, faisant des silhouettes d’hier la risée d’aujourd’hui… et la fierté de demain. Pourtant, la veste n’est pas de ces pièces que les tendances auront su engloutir. Si ses caractéristiques ont évolué au fil du temps, ses invariants ont su résister aux assauts du goût du jour. Désireux de travailler des pièces intemporelles, c’est à eux que nous nous sommes intéressés pour travailler nos propres vestes.
Anatomie d’une veste
La petite chronologie proposée ci-avant en témoigne : la veste sort pour l’instant gagnante de son duel contre le sablier. Et si les années ont bousculé son dessin, aucune n’est parvenue à ébranler sa structure initiale. Depuis le premier jour, la veste compte sur des éléments stables que l’esthétique et la fonctionnalité ont rendu imperméable au passage du temps :
- deux pans boutonnables sur le buste
- une ouverture en V sur le torse
- des revers de part et d’autre du col
- des manches longues
- des poches plaquées, passepoilées ou à rabat
Bien sûr, ces constantes ont changé de forme, de taille ou d’épaisseur, mais vous constaterez qu’elles ont avant tout persisté.
En quête perpétuelle de l’équilibre entre tradition et modernité, nous mesurons la préciosité de ces marqueurs de permanence chez Hast. Toutes les pièces qui ont traversé les siècles ont les leurs, et la veste ne fait pas exception. En travaillant les nôtres, nous avons donc conservé ces derniers avec le plus grand soin, en y incorporant tout ce qui fait la singularité de notre vestiaire : des matières naturelles d’exception, des savoir-faire européens reconnus et une exigence supérieure en matière de traçabilité et de responsabilité. Le résultat ? Le voici.
Les vestes Hast
1° Nos vestes formelles
Comme leur nom l’indique, nos vestes formelles sont les plus habillées de notre vestiaire. Orientées business, elles s’inscrivent dans la plus pure tradition et revêtent tous les détails qui ont forgé leur légende.
Vous les reconnaîtrez aisément à leur coupe subtilement ajustée, à leur matière lisse et sobre (de la laine, le plus souvent) et aux différentes finitions inspirées de l’art tailleur : revers crantés, épaules naturelles, doubles fentes dorsales ou encore poches passepoilées avec rabat. Surtout, ce sont des vestes auprès desquelles vous trouverez un pantalon assorti, étant entendu qu’elles constituent la partie supérieure d’un complet deux pièces.
NB : Hommage à l’histoire du vêtement et témoignage de notre amour inconditionnel pour la veste de costume, nous avons souhaité l’inclure à la collection capsule éditée pour notre 10ème anniversaire. Aux côtés d’autres pièces symboliques et importantes à nos yeux (comme la chemise et la veste de travail, par exemple), nous avons développé un modèle croisé absolument unique. Travaillé en laine super 110’s et tissé en Italie chez Marzotto, il tire son inspiration d’une fabuleuse veste bespoke japonaise. Montage semi-entoilé, revers en pointes, poches à rabats, boutons en corne, sangle intérieure cousue dans un pan : nous avons mobilisé pour l’occasion les plus belles matières et les savoir-faire les plus pointus dans le prêt-à-porter pour mettre au point une veste en tout point princière.
2° Nos vestes décontractées
C’est un fait : le port du costume n’est plus la norme chez l’homme. En quelques années, l’abolition des dress codes, la quête du confort et les nouveaux modes de travail ont relégué au second plan celui qui régnait sans partage sur l’habillement masculin depuis le 19ème siècle. Pourtant, la veste a réussi à tirer son épingle du jeu en s’affranchissant de son pantalon pour mieux vivre son indépendance. Symbole du très en vogue « casual chic », la veste dépareillée permet d’apporter une note d’élégance à une tenue par ailleurs informelle.
Chez Hast, vous identifierez ces dernières à la richesse de leur matière. Plus de hardiesse, plus de texture, plus de relief, plus de grain : le lin ou le coton sont ici travaillés pour apporter le chic désinvolte que nos amis italiens nomment « sprezzatura ». Un raffinement étudié, sans effort, élégant presque involontairement.
3° Nos vestes tailleur déstructurées
Fidèle à notre ambition de réinventer le vestiaire masculin classique, nous avons dévoilé au printemps-été une série de vestes déstructurées d’inspiration tailleur. À mi-chemin entre les habits traditionnels et nos (bien aimées) vestes de travail, ces modèles audacieux conjuguent raffinement, confort et inventivité.
À la construction déstructurée et au magnifique revers cranté des premiers répondent les poches plaquées et la coupe droite des secondes, plaçant nos créations à la croisée de deux mondes qu’unit la beauté de l’artisanat.
Pas question de tomber la veste
Partie intégrante d’une costume deux ou trois pièces, dépareillée avec un jean ou un chino, formelle ou casual, droite ou croisée, en laine, en lin ou en coton, plutôt droite ou ajustée, traditionnelle ou réinventée, la veste a 1 001 visages, plus séduisants les uns que les autres. Chez Hast, nous avons voulu les intégrer tous à notre vestiaire, proposant des modèles adaptés à toutes les occasions. Mariage, bureau, week-end, notre panel s’étend du classicisme absolu à une liberté toute contemporaine, pour vous permettre de porter 200 ans d’histoire comme si de rien n’était.
Un mot sur l’entretien
À pièce particulière, lavage particulier. Et parce que les vestes sont d’une singulière délicatesse, seul le nettoyage à sec au pressing est envisageable. En ce qui concerne le transport, nous vous conseillons vivement d’investir dans une housse de protection : elle vous sera bien utile pour embarquer votre précieuse lors de vos prochaines vacances, ou tout simplement pour la stocker le temps d’une saison.