Jeans, chinos et chemises comptent parmi les vêtements les plus emblématiques du vestiaire masculin. Tout le monde possède chacun d’entre eux en plusieurs exemplaires, mais faire cohabiter les unes et les autres n’est pas toujours chose aisée. Dans cet article, nous examinons les deux pantalons favoris de ces messieurs, et proposons des pistes pour y associer vos chemises dans les règles de l’art.
Le jean et ses 150 ans de règne
Icône internationale absolue, le jean tel que nous le connaissons est né en 1873 du côté des États-Unis. C’est à cette date que le tailleur Jacob Davies - en quête du vêtement de travail idéal pour vêtir les bûcherons, les mineurs et les chercheurs d’or - s’associa au grossiste Levi Strauss pour concevoir des pantalons en toile denim rivetés au niveau des poches. Cette toile, tissée en armure sergé depuis les 16ème et 17ème siècles en Europe, était travaillée et coton-lin du côté de Gênes et en laine-soie du côté de Nîmes. La déformation du nom de la ville italienne aurait donné « jean », quant à celle de notre ville française occitane, elle aurait donné « denim ». De l’autre côté de l’Atlantique, c’est une version 100% coton qui s’impose, connue pour sa robustesse et reconnue pour les 1001 nuances de bleu permises par sa teinture à l’indigo.
En 150 ans de règne, le jean s’est couvert d’une belle patine mais n’a pas pris la moindre ride ; contestant régulièrement au t-shirt le titre d’habit le plus vendu au monde. Pièce phare de toute garde-robe digne de ce nom, nous en avons nous-mêmes édité un trio gagnant, respectueux de son histoire et des valeurs chères à Hast.
Hommage aux jeans d’antan, vous trouverez d’abord un jean brut monté à partir d’une épaisse armure selvedge de 15oz. Ouvragée en 100% coton biologique par la célèbre Maison italienne Candiani, elle se délavera magnifiquement au fil des ports pour dévoiler des teintes turquoise de toute beauté.
Fabriqué au Portugal d’après une inspiration très seventies, notre jean délavé 100% coton a été pensé comme le denim polyvalent par excellence. Plus léger que son homologue (12 oz), il est aussi plus souple et s’intégrera sans effort dans le moindre de vos looks.
Plus audacieux mais pas moins fameux, notre pantalon cinq poches écru vient également du Portugal. Confectionné à partir d’un sergé de coton organique tissé par Candiani, il évoque la dolce Vita et l’élégance du style Riviera : parfait pour illuminer vos tenues 4 saisons par an.
Le chino, l’autre légende
Comme tout mythe, celui qui entoure la naissance du chino est assez nébuleux.
Pour certains, il faut regarder du côté du l’Inde, lorsque les troupes coloniales britanniques y étaient postées au 19ème siècle. C’est là que l’officier Sir Harry Lumsden, trouvant les uniformes de ses camarades trop chauds et voyants, aurait proposé d’adopter des tenues plus légères aux teintes naturelles. En bas, les pantalons de laine auraient alors cédé la place à des « khakis » de coton couleur sable, terme hindi traduit en français par « couleur du sol ». Aujourd’hui encore, ce terme est utilisé comme un synonyme de chino.
Pour d’autres, c’est du côté des Philippines qu’il faut jeter un œil pour trouver l’acte de naissance du chino. Lors de la guerre hispano-américaine de 1898, les soldats auraient délaissé leurs pantalons lainés au profit de pièces plus légères fabriquées à partir de tissus chinois. « Chino » signifiant littéralement « chinois » en espagnol, il n’est pas besoin d’aller chercher plus loin l’origine de ce terme.
Une chose est sûre, le chino a été conçu pour répondre à un besoin utilitaire avant de devenir la pièce casual que nous connaissons aujourd’hui. Comme souvent, c’est au rapatriement des soldats que nous devons sa démocratisation, lesquels ont continué de l’arborer à leur retour des différents théâtres d’opérations. Aux États-Unis, son appropriation par les étudiants des prestigieuses universités de l’Ivy League puis son triomphe à l’écran sur les jambes des vedettes de cinéma ont achevé d’en faire un phénomène planétaire qui ne s’est jamais dédit.
Chez Hast, nous en avons travaillé deux versions, respectueuses du passé et parfaitement adaptées aux exigences contemporaines :
- Pour l’automne et l’hiver, nous avons édité un pantalon en gabardine de coton de 260g/m², suffisamment dense et épais pour vous tenir au chaud en toute élégance. Subtilement ajustée, sa coupe est plus moderne que celle de ses aïeux, ce qui l’éloigne du registre militaire pour le ramener vers des cieux plus pacifiques. Avec six coloris à l’affiche, vous trouverez nécessairement celui qui vous fera de belles jambes.
- Pour le printemps et l’été, c’est une déclinaison 76% coton et 24% lin que nous préconisons. Travaillés dans un twill léger de 185g/m², nos chinos estivaux ont le même fit que leurs confrères hivernaux, tout en affichant une main plus sèche grâce au lin. Tissés en France et montés au Portugal, ils sont disponibles dans trois coloris rayonnants qui illumineront vos belles saisons.
Telle chemise, tel pantalon
Du fait de sa texture, de sa couleur et de son origine résolument workwear, le jean est souvent considéré comme une pièce casual. Plus lisse, plus sobre et profitant d’une palette de couleurs plus étendue, le chino revendique de son côté un statut plus élégant. Forcément, les chemises suivent le mouvement : les plus décontractées d’entre elles vivront mieux avec le denim, tandis que les plus habillées s’accommoderont plus facilement d’un khaki.
Avec un jean, nous vous conseillons par conséquent des chemises aux coupes décontractées courtes et droites ; ouvragées dans des matières riches comme l’oxford, le twill, le denim ou le chambray ; couronnées d’un col boutonné et éventuellement bariolées de motifs.
Avec un chino, il est préférable de viser des modèles plus habillés, ouvragés dans des tissus lisses et soyeux comme la popeline. De la même manière, il sera plus naturel de rentrer votre chemise dans un chino que dans un jean, ce qui vous permettra de vous tourner vers des références au fit classique voire cintré, plus long et plus élégant. Ici, c’est plutôt le classicisme que vous irez chercher, notamment en misant sur des encolures conventionnelles comme le col français ou le semi-cutaway.
Quelle association pour quelle occasion ?
Pièces du quotidien et modèles de polyvalence, le jean et le chino n’en demeurent pas moins différents par leur usage. Nerveux et affirmé, le premier est définitivement plus fougueux que le second, plutôt humble et réservé. Il y a du Dean dans le premier et du Bogart dans le second, si vous préférez.
Tous deux vous accompagneront au bureau, c’est une évidence, mais nous vous conseillons davantage le jean pour un afterwork (accompagné d’une chemise rayée ouverte sur un t-shirt), tandis que nous préconisons le chino pour des évènements plus solennels (avec une chemise premium, une veste de costume et une paire de mocassins).
Le mot de la fin
Piliers du vestiaire masculin, jeans et chinos sont aux pièces de jambes ce que t-shirts et polos sont aux maillots de corps. Versatiles et polyvalents, ils mettent leurs avantages respectifs au service du quotidien des hommes modernes : la texture et l’universalité dans un cas, la simplicité et le raffinement dans l’autre.
Messieurs, faites vos jeux.