L’essentiel, écrivait Saint-Exupéry, est invisible au yeux. Peut-être est-ce pour cette raison que les vestes de costume cachent si bien leur jeu, dissimulant tout près du cœur les secrets de leur construction. Confidence pour confidence, nous vous dévoilons ceux des nôtres dans l’article que voici.
Retour aux fondamentaux
Leur prix vous aura peut-être mis la puce à l’oreille : les vestes de costume et autres blazers comptent parmi les vêtements les plus complexes à confectionner. Ce qui est vrai dans l’art tailleur (une seule pièce exigeant des dizaines d’heures de travail) l’est aussi dans la fabrication industrialisée : le nombre d’étapes est considérable et la façon laborieuse.
La première consiste à emprisonner une toile thermocollante dans la doublure de la veste avant de la faire chauffer au fer pour la fixer au tissu. Les pans de celle-ci sont ainsi maintenus, ce qui apporte de la structure et assure un tombant net. Problèmes : cette toile collée est en matière synthétique, ce qui induit une respirabilité nulle, une souplesse toute relative et favorise l’apparition de cloques avec le temps. Rapide, pratique et peu coûteuse, cette technique domine très largement le marché, a fortiori celui du prêt-à-porter.
La seconde est un hybride en ceci qu’elle couple thermocollage et toile tailleur. La couche thermocollante sera ainsi placée sur la partie inférieure de la veste, tandis qu’une toile dite “tailleur” (généralement composée d’un mélange de fibres de lin, de laine et de crin de cheval) couvrira sa moitié supérieure. En plus d’être naturelle, cette dernière n’est pas collée mais bâtie, ce qui permet une souplesse et une fluidité optimale du plastron. Plus compliquée, cette construction semi-entoilée est automatiquement plus coûteuse ; mais elle est infiniment plus sophistiquée. Confort, raffinement, durabilité : elle affiche des propriétés inaccessibles au montage thermocollé.
Nous passerons vite sur la troisième méthode en ceci qu’elle est réservée à la Grande Mesure. En effet, l’entoilage total n’existe, dans l’immense majorité des cas, que du côté des vestes bespoke, fabriquées de A à Z par des artisans-tailleurs. C’est incontestablement la reine des constructions, mais elle débouche sur des pièces à 4 chiffres, bien loin des tarifs que notre philosophie nous commande de pratiquer.
Nos premières vestes semi-entoilées
Comme le divulgâchait le titre de cet article, nous avons fait le choix de la construction semi-entoilée dans le cadre de cette collection automne-hiver 2024. Fidèles à l’ambition d’éditer des vêtements d’exception pour votre quotidien, nous sommes heureux de vous proposer ce luxueux procédé, rarissime dans l’univers du prêt-à-porter.
Cette saison, nos quatre vestes droites et notre veste croisée sont donc montées de cette manière, avec une particularité loin d’être anodine. En effet, la triplure (cette fameuse toile flottante cousue entre la face visible et la doublure de la veste) a été développée exclusivement pour Hast. De ce fait, elle s’intègre parfaitement sur le buste de nos vestes pour offrir un maintien propre et net. Particulièrement, elle donne une structure unique à la tête de manche, évoquant subtilement la “cigarette” caractéristique de l’élégance britannique classique.
Couplée à des lignes graphiques et des revers généreux de 8,5 cm (10 en ce qui concerne la veste croisée), cette construction trahit une embardée du côté de l’art sartorial. Un plaidoyer pour l’élégance et le savoir-faire, deux notions auxquelles vous n’êtes, vous non plus, pas insensibles.
Porter nos vestes semi-entoilées
Si confidentiel soit-il, le montage semi-entoilé n’oriente en rien la destination d’une veste exécutée de cette façon. Invisible à l’œil nu, sinon dans la pureté de son mouvement, cette construction flatte aussi bien des vestes de sport que des vestes habillées. Sans surprise, vous pourrez donc porter les nôtres dans un registre plus ou moins formel.
Sur un pull chaud et texturé par exemple, en accessoirisant le tout au rythme des intempéries automnales. Travaillée dans un coton moleskine qui n’a rien à envier aux flanelles de laine, cette veste à la main hirsute s’y prête particulièrement bien.
Sur un tricot à col roulé, pour apporter de la verticalité à une tenue casual-chic tout en tenant les angines à distance. Si le lustre de notre veste croisée en laine Prince-de-Galles vous intimide, c’est une option de choix pour tempérer ses ardeurs en toute simplicité.
Sur une chemise casual, à l’image de cette indomptable chemise western 100% coton chambray. L’association veste habillée semi-entoilée / chemise décontractée ne coule pas de source, mais vous conviendrez avec nous qu’elle est diablement convaincante. Les plus audacieux d’entre vous y joindront même un foulard en soie contrastant, à condition de laisser leurs santiags au placard. Quoique.
Avec une chemise formelle et une cravate, bien évidemment. Dans ce cas, l'alternative du pantalon contrastant s’offre à vous si la composition deux pièces vous semble trop austère.
Sinon, le choix du costume assorti est toujours payant. Cette forme de complet incarne l’élégance masculine depuis deux siècles, et vous ne risquez pas de vous tromper en passant le plus raffiné des uniformes.
Manifeste de l’excellence accessible
Au fond, le choix du montage semi-traditionnel (autre nom du semi-entoilage) était une évidence pour Hast. Avec passion et exigence, nous bâtissons un vestiaire intemporel placé sous le signe de la justesse, et cette construction en est l’incarnation parfaite dans l’univers de la veste de costume. Elle demande expertise, savoir-faire et précision, caractéristiques que nous chérissons depuis 2016.
Aujourd’hui, nous sommes fiers de vous proposer des pièces de cette qualité, entièrement ouvragées en Europe à partir de fibres naturelles labellisées.
Transparence, conscience, honnêteté, responsabilité et virtuosité : vous trouverez dans ces cinq vestes de costume semi-entoilées les ingrédients de base de chaque pièce, de chacune de nos collections et de la recette Hast dans son ensemble.