« Sartorial ». Le mot impressionne. Le terme intimide. Le nom fascine.
Issu du latin « sartor » (le tailleur), il a donné « sarto » en italien ; puis « sartoria » pour désigner l’atelier de ce dernier. À l’image de la trattoria côté cuisine, la sartoria s’affirme ainsi comme le lieu de tous les plaisirs pour les amoureux du vestiaire formel.
Emprunté à nos amis transalpins, inventeurs d’une certaine idée de l’élégance classique, l’art sartorial désigne ainsi « tout vêtement ou accessoire ayant l’attrait, l’esthétique ou les caractéristiques du fait main ou d’une fabrication suivant les règles de l’art tailleur ».
En français, un néologisme traduit cette manière d’élégance masculine incluant étiquette, attitude, charme et savoir-faire : le sartorialisme.
Dans cet article, nous vous proposons d’en décortiquer les tenants et les aboutissants en fixant notre attention sur une Dame que vous connaissez bien : la chemise.
Qu’est-ce qu’une chemise sartoriale ?
Rendre à la chemise habillée ses lettres de noblesse : telle est l’ambition qui anime Hast depuis 2012. Entre un luxe inaccessible et la fast-fashion, nous avons voulu introduire une alternative avec des pièces honnêtes, haut de gamme et abordables.
En capitalisant sur l’approvisionnement, la façon et les finitions, nous nous sommes inspirés des codes de la haute chemiserie pour créer des modèles d’une justesse absolue, autour desquels nous avons ensuite construit tout un vestiaire.
La chemise sartoriale, c’est justement cette chemise originelle : une chemise ouvragée dans une matière 100% naturelle, coupée à la perfection, assemblée avec le plus grand soin et finie avec une minutie digne de l’art tailleur.
Les chemises sartoriales Hast
Parmi nos chemises, beaucoup prétendent au titre honorifique qui nous intéresse aujourd’hui. Le sartorialisme étant un art délicat, il convient de considérer certains détails pour déterminer celles qui pourraient légitimement se réclamer de cette noble espèce. Parmi eux, voici les plus déterminants :
- La couleur. Science du goût et du raffinement, l’élégance tolère difficilement les excentricités. Le sartorialisme, qui est son émanation dans le champ du vêtement, suit tout naturellement ce mouvement. Au rayon des chemises, nos références blanches partent donc avec un avantage considérable ; elles dont la lumière et la sobriété sont à elles seules synonymes de grâce et de délicatesse. À considérer que le bleu soit le nouveau blanc - idée qui fait son chemin chez les chantres du dandysme - nos chemises bleues pourraient revendiquer à leur tour l’adjectif suprême.
- Le tissu. Selon la technique de tissage privilégiée, le résultat final affichera des caractéristiques particulières. D’ordinaire, nous considérons que les tissus sont d’autant plus formels qu’ils sont lisses et soyeux. Pour habiller une chemise sartoriale, la popeline de coton part donc largement favorite, avec son armure serrée et sa mine quasi satinée. Dans une moindre mesure, des tissus plus texturés peuvent convenir à ces chemises distinguées, à condition d’être construits à partir de fils très fins. Malgré leur contexture, certains oxford, twill voire chevrons peuvent ainsi seoir une chemise respectueuse des codes sartoriaux.
Le col. Il est à la chemise ce que la couronne est à tout monarque, et il convient donc de le choisir conséquemment. Du reste, tous les cols ne peuvent pas auréoler une chemise sartoriale, et seuls certains d’entre eux possèdent ce privilège. À notre avis, voici lesquels :
- Le col semi-cutaway : emprunté à la sprezzatura italienne, interprété par Hast, il représente l’aboutissement de mois de travail pour atteindre les proportions idéales et l’équilibre parfait. Avec ou sans cravate, son ouverture généreuse se remarquera au premier coup d’œil.
- Le col français : modèle absolu de structure et d’harmonie, celui-là a fait ses preuves et reste, avec le temps, le col classique par excellence.
- Les grands cols : Avec leurs pointes de 8 à 9 cm, ils évoquent sans détour l’univers de la haute chemiserie. Gardant leurs distances par rapport aux cols « pelles à tarte », ils offrent une ampleur généreuse et une prestance absolue. Par essence, ils ont plutôt vocation à évoluer avec une cravate et sous une veste de costume à larges revers, mais rien ne vous y oblige.
- Le col cassé : cérémonies obligent, nous avons aussi travaillé ce col au comble du chic. Destiné à accueillir un nœud papillon, ses courts rabats triangulaires chantent un hymne à la délicatesse. À réserver aux (très) grandes occasions.
- Le col anglais : en voilà un qui représente à lui seul le style sartorial britannique : sophistiqué, discret, structuré. Sa petite patte permet de mettre en valeur votre cravate, lui apportant tenue et relief. Bienvenue à Savile Row.
- Le bas de manche. Détail esthétique à la construction particulièrement exigeante, le poignet mousquetaire permet d’ajouter des boutons de manchette à sa chemise. Dès lors, les pièces qui en sont pourvues assument instantanément un statut particulier, plus affirmé et plus élégant.
Porter la chemise sartoriale
Directement inspirées de l’art tailleur, nos chemises sartoriales comptent immanquablement parmi les plus élégantes de notre vestiaire. De fait, il convient d’accompagner ces dernières comme il se doit, c’est-à-dire avec des articles du même registre.
Du côté de nos habits de jambes, nous vous suggérons ainsi d’opter pour des modèles raffinés comme nos pantalons à pince ou nos époustouflants pantalons à doubles plis.
Sur votre chemise sartoriale, c’est inévitablement une veste de costume qu'il faudra passer si la température le permet. Droite, croisée ou tailleur, c’est à vous de choisir celle qui lui ira le mieux au teint.
Enfin, n’oubliez pas d’accessoiriser. Cravates, pochettes, nœuds papillon, baleines de col : tous sont prêts à servir aux côtés de sa majesté la chemise sartoriale.
Le mot de la fin
Fier descendant d’une tradition d’élégance formelle, le style sartorial est un vestige d’une certaine idée de la mise et de la courtoisie. De rigueur dans certains milieux professionnels et de circonstance en certaines occasions, il n’en demeure pas moins marginal, assailli de toutes parts par les défenseurs d’un style plus relâché.
Heureusement, de nombreux sartorialistes résistent encore et toujours à l’envahisseur, fiers de perpétuer une tradition où habillement et belles manières font la paire.
Cheffe de file de cette résistance romantique, la chemise incarne plus qu’aucune autre pièce cet héroïsme passionné. Sur vos épaules, peut-être ?