L’upcycling chez Hast : le bon sens au service de la responsabilité
À l’échelle internationale, l’impact de l’industrie textile constitue un drame social, sanitaire et environnemental. Derrière ce désastre ? La production peu scrupuleuse des matières premières, la polluante et énergivore transformation des fibres, le transport des produits finis, l’entretien des vêtements ou encore leur gaspillage.
Chez Hast, cette situation nous désole autant qu’elle nous alarme, raison pour laquelle nous avons fait le choix fort d’inscrire la responsabilité au cœur de notre identité.
Depuis 2012, nous privilégions en effet les matières premières naturelles et recyclées, travaillons avec des partenaires européens et confectionnons localement des vêtements durables et intemporels. Sur le sujet du gaspillage, nous avons choisi l’upcycling pour valoriser les chutes de tissus issues de la production de nos pièces, et c’est à ce procédé que nous consacrons l’article du jour.
Le cycle de vie des produits en question
En tant que marque, la question du cycle de vie des créations nous paraît absolument cruciale. De fait, il est impossible de prétendre à l’éco-conception si l’itinéraire des vêtements n’est pas connu, maîtrisé et optimisé.
Avant toute chose, il convient donc d’avoir en tête la trajectoire commune à tous les textiles (à l’exception de la sixième phase qui est, pour sa part, plus aléatoire):
Source: reseauethique.org
Pour être crédible, toute ambition de production responsable doit donc s’accompagner de mesures pour réduire l’impact de chacune de ces étapes. Chez Hast, cette réflexion imprègne notre stratégie depuis plus de dix ans, et nous nous efforçons de vous le prouver au quotidien. À titre d’exemples :
- Nous avons atteint les 100% de matières naturelles et/ou recyclées dans nos collections (le plus souvent bio et labellisées).
- Nous produisons à 95% en Union Européenne.
- Nous essayons de réduire au maximum nos émissions de CO2 en produisant au plus près de la demande avec des méthodes toujours plus responsables.
- Nous avons été la première marque française à utiliser des emballages compostables et des cartons recyclés.
- Nous avons introduit des bornes de recyclage en boutique pour permettre à nos clients de déposer des pièces inutilisées (Hast ou non) afin de les transformer en tissu recyclé. Le but est de favoriser le principe de la circularité.
D’un mot, et tout en cultivant une authentique passion pour les beaux vêtements, nous aspirons à produire les nôtres le plus justement possible. L’upcycling, évidemment, participe de cet engagement.
L’upcycling, une définition
Pour ne rien vous cacher, l’étape de la fabrication induit toujours une perte de matière. En pratique, nous découpons des morceaux de tissu/tricot dans des panneaux d’étoffe pour les assembler et donner corps aux vêtements, ce qui laisse nécessairement quelques résidus. L’upcycling, c’est précisément la requalification de ces résidus.
Dans les faits, nous réutilisons ces chutes pour confectionner d’autres pièces, ce qui évite le gaspillage tout en maximisant l’usage des matières haut de gamme que nous sélectionnons. En conséquence, la qualité du produit upcyclé n’est aucunement dégradée : il s’agit de la même ressource, simplement réaffectée à une autre mission.
Contrairement au recyclage, qui consiste à traiter un déchet pour en récupérer le matériau et fabriquer un nouvel item, l’upcycling relève davantage du « réemploi ».
Prenons un exemple concret : refondre et remouler une bouteille en verre pour en faire un pot de confiture, c’est du recyclage. Utiliser une bouteille en verre vide pour en faire un vase ou un bougeoir, c’est de l’upcycling (ou en français, du « surcyclage »).
Pour faire simple, le recyclage s’intéresse au ré-usage de la matière du produit, tandis que l’upcycling se concentre sur la revalorisation du produit lui-même.
L’upcycling selon Hast
Chez Hast, nous voyons dans cet art du détournement une manière de lier l’utile à l’agréable. Pour lutter contre le gaspillage et tirer le plein potentiel des matières existantes, nous avons pris plusieurs résolutions en faveur de l’upcycling:
- Tout d’abord, nous utilisons les chutes de tissu de nos chemises pour fabriquer nos caleçons. En popeline double retors, twill ou oxford, vous retrouverez donc des sous-vêtements ultra-luxueux au confort absolu. Rien ne se perd, tout se transforme.
- Ensuite, il nous arrive de trouver notre bonheur chez des fournisseurs de tissus dit « dead stock ». Résidus d’anciennes collections, ces rouleaux de matière constituent des stocks dormants et dissimulent parfois de véritables trésors. À l’occasion de la collection capsule éditée pour notre 10ème anniversaire, nous avons par exemple déniché notre selvedge rouge chez Nona Source, la plateforme de revente des matières d'exception provenant des Maisons du groupe LVMH (Louis Vuitton, Dior, Céline, Givenchy, Loro Piana, Loewe, Fendi, Givenchy…). Une manière de vous rendre accessibles les plus sublimes des matériaux, sans mobiliser le moindre gramme de CO2 pour sa fabrication. Et pour cause, le tissu qui pollue le moins reste celui qui existe déjà. Dans cet esprit, nous ne manquerons pas de renouveler cette expérience pour confectionner certaines pièces à l’avenir.
- Enfin, nous offrons nos invendus à des associations comme AIDES ou la Cravate Solidaire, collectif facilitant l’accès à des vêtements formels pour les personnes en recherche d’emploi.
Par ailleurs, d’autres formes d’upcycling existent et nous paraissent intéressantes, même si nous ne les exploitons pas encore (service de réparation en boutique, création de vêtements en patchwork, partage de contenus « Do it yourself » etc). Avec la modestie et l’humilité qui caractérisent notre démarche d’éco-conception depuis 2012, il est probable que nous nous y penchions dans un avenir proche pour parfaire notre modèle, avec l’ambition inchangée de maîtriser notre impact et d’optimiser l’usage que nous faisons de nos matériaux.
La justesse au cœur de nos ambitions
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le secteur du textile est l’un des plus polluants au monde, mobilise à lui seul 4% de l’eau potable disponible sur la planète, émet plus d’un milliard de tonnes de gaz à effet de serre annuellement et permet la consommation de 130 milliards de vêtements chaque année.
Rapide, jetable et globalement inconsciente, la mode engendre des conséquences désastreuses à la fois socialement et écologiquement. Pour Hast, engagé depuis sa création pour une industrie plus verte et plus responsable, œuvrer à assainir chaque étape du cycle de vie d’un vêtement n’est pas une option. En complément du soin que nous apportons à une production raisonnée, l’upcycling constitue à cet égard un moyen pertinent pour maîtriser nos stocks de matière et en revaloriser les chutes.
À dire vrai, c’est une méthode que nous aimons au point de songer de plus en plus sérieusement à une collection capsule 100% upcyclée. À ce propos, nous vous conseillons de garder l’œil ouvert : c’est un projet qui pourrait voir le jour plus rapidement que vous ne l’imaginez…